
ISEA &
FOCUS QUÉBEC 2025
Du vendredi 23 mai au jeudi 29 mai
de 10h à 19h
Fermé le lundi 26 mai
Centre d'art de Séoul
Musée d'art calligraphique de Séoul

Vidéo animée générée par une intelligence artificielle. 1m00s.
Audio double canal
Hyper-Crash déploie une série de scènes dans lesquelles la matière cherche à échapper à la forme que nous tentons de lui imposer. Au début, il n'y a que des fragments de métal éparpillés sur un sol sombre, extraits d'un terrain indistinct comme un souvenir oublié. Ces éléments, testés, scannés et recomposés, donnent peu à peu naissance à une organisation technique - une silhouette mécanique se dessine. Mais cette construction ne tient pas. Au fur et à mesure qu'elle prend forme, quelque chose en elle se défait. Le véhicule qui apparaît ne veut pas rester un véhicule. Sa forme vacille, sa structure se plie, ses surfaces se brisent sous des contraintes invisibles. Ce n'est pas l'impact qui provoque l'effondrement, mais une résistance intime, comme si la matière elle-même refusait l'architecture. Ce qui devait transporter est immobilisé, ce qui devait fonctionner est fragmenté. La voiture devient un amas, une sculpture éphémère, une architecture instable. Elle est à la fois artefact, erreur et trace. La forêt en périphérie ne sert pas de toile de fond, elle observe. Elle laisse la matière faire son travail, comme si elle lui appartenait déjà.
Kevin Dubeau
La pratique de Kevin Dubeau navigue dans l'espace entre la simulation et la matérialité, là où les processus numériques et les formes tangibles s'entrechoquent. Il explore la manière dont les systèmes algorithmiques génèrent des fractures, créant une matière en constante évolution - des réminiscences d'une réalité toujours sur le point d'être disloquée.
À travers la sculpture, l'imagerie synthétique et l'impression numérique, Dubeau interroge la plasticité du réel. Il met en scène les tensions entre l'ordre et le chaos, l'intention et l'accident, traitant l'erreur non pas comme un échec mais comme un langage génératif. L'instabilité devient une archive, la preuve d'une simulation qui dépasse son cadre.
Manipulant des objets cassés et des structures qui s'effondrent, il se demande si les images peuvent se déchirer comme du métal, ou si une impression 3D peut porter les traces de sa propre destruction. Son travail résiste à la pensée binaire, positionnant l'œuvre d'art comme une zone d'enchevêtrement, où la rupture signale la transformation.
Dubeau détient une maîtrise en InterMedia-CyberArts de l'Université Concordia (2023). Son travail a été présenté à MUTEK Buenos Aires (2024), Untitled Space Berlin (2023) et à la Digital Art Fair Asia à Hong Kong (2023). Il a reçu la bourse John O'Brien Graduate Fellowship (2019) et le prix d'excellence en sculpture de la Fondation McAbbie (2016), et a été finaliste du prix BMO 1st Art ! Award in Media Arts (2016).